Année : 1991
Editeur : Konami (c'est ton ami !)
Genre : Action/Plateforme (un de plus)
Plateforme : Game Boy
Speedrun : https://www.youtube.com/watch?v=jMhyLpMp7nY
Auteurs : Atypique et Flappy
On ne le sait que trop peu, mais c'est le cerf qui Bram(e).
2 ans après un Castlevania The Adventure, qui avait relativement divisé les fans par sa difficulté dantesque et sa durée de vie scandaleuse (seulement 4 niveaux !), Konami décide de se remettre au boulot (moi je préfère l'ébène) et livre à une armée de joueurs assoiffés de châteaux gothiques monochromes une suite qui espère corriger les erreurs de son aîné. Alors, quid de la qualité du repas ?
Castlevania est certainement une des séries les plus marquantes de l’ère 8/16-bits (qui continue encore son petit mort-vivant de chemin aujourd'hui). Inspirée du roman Dracula de Bram Stoker (vous ne connaissez pas ? A la bibliothèque, tout de suite !), sa popularité était telle qu’elle égalait les productions les plus estimées de l’époque (au hasard, Mario et Zelda). Comprenez que, pour Konami, le premier épisode sur Gameboy a relativement divisé les fans, et même les joueurs en général. La raison ? Une jouabilité très lente et perfectible qui rendait le jeu extrêmement difficile pour les moins habitués, sans oublier la durée de vie du jeu qui ne proposait que seulement quatre niveaux. Il faut néanmoins se replacer dans le contexte de l'époque, les premiers Castlevania sur NES présentant déjà une jouabilité assez lourde. La fluidité des Castlevania actuels prend sa source dans l'épisode Playstation, Symphony of the Night, sorti en 1997 (et ouvrant la voie à d'excellents opus GBA et DS !). Il n'en reste pas moins que le premier opus GB était particulièrement lourd, ceci probablement dû à la trop jeune maîtrise du hardware du bestiau (il n'est sorti que quelque mois après la sortie de la console au Japon et aux USA, et était dans le line-up de la GB en Europe).
Le défis était donc de taille, bien que réalisable grâce à l'expérience acquise au cours de ces deux années (ils ont monté de niveau). Il fallait donc rectifier les erreurs du passé tout en proposant une suite digne de ce nom. C’est ainsi qu’est né Castlevania II : Belmont’s Revenge (Dracula Densetsu II dans la langue de Miyamoto, avec une boite différente), qui hérite d’ailleurs d’un titre assez confus puisqu’il n’a rien à voir avec son homologue II Simon’s Quest sur NES.
Il est par contre la suite directe du premier opus GB. Que ce soit pour le gameplay ou l’enchaînement des événements, il n’est pas question de changer les principes et les arguments forts de la série. Saluons néanmoins le scénario qui est ici un peu plus travaillé qu’auparavant. Enfin...
DRACULA EST (ENCORE) DE RETOUR ! (voilà pour le scénario un peu plus travaillé !)
On incarne ainsi Christopher Belmont qui, 15 ans après avoir vaincu le vampire Dracula dans le premier opus 2 ans plus tôt (commencez pas, sinon on n'a pas finis !), décide de prendre sa retraite et de filer le flambeau à son fiston Soleiyu Belmont en tant que nouveau chasseur de vampires.
Ça fait pas très très roumain Soleiyu, hein ? Même en admettant que c'est Dracula le roumain (Dracula est inspiré du personnage historique Vlad Tepes, surnommé Draculea (''le dragonneau''), un p'tit gars de Valachie, une province roumaine, ayant officié au XVème siècle (si ça c'est pas du test culturel !)). Sachez cependant que ce nom quelque peu étrange est en fait une mauvaise ''retraduction'' d'un...nom français. Oui. Comme beaucoup de gens au monde, les japonais sont passionnés par la culture et la langue françaises (et c'est pas les 60 millions de grimpeurs annuels de la Tour Eiffel qui viendront me contredire...les parisiens n'y montent jamais !). Et qu'est ce qui est le plus fatal au père Dracula ? Un peu de Soleil. Vous commencez à saisir ? Soleil, Soleiyu...en fait, Soleiyu est une mauvais traduction dans nos caractères du kanji donnant phonétiquement ''soleil'' en japonais. Non, je ne sais pas comment s'écrit le-dit kanji... Mais revenons à notre scénario.
Tout ne se passe pas comme prévu… avant que la cérémonie (de passage de flambeau) ait pu avoir lieu, Dracula surgit de nulle part et enlève le p'tit Soleil (rendons lui son honneur), désirant utiliser les pouvoirs de la famille Belmont afin de se réincarner définitivement, et pouvoir régner sur la Terre. Des petites ambitions originales quoi. Quatre mystérieux châteaux font alors leur apparition, et Christopher est plongé dans une nouvelle aventure palpitante, certes, mais semée d’embûches. En même temps, s'il avait suffit d'aller tout droit, on se serait quelque peu ennuyé. Et oui, la retraite, c'est pas encore pour maintenant !
Lorsque l’on commence à jouer, on remarque tout de suite un changement de taille pour la série : il est désormais possible de choisir entre les quatre châteaux à visiter (à dévaster devrais-je dire !). Cette solution ne peut qu'être saluée, surtout pour les joueurs occasionnels, ou bien pour ceux qui par manque de temps ne peuvent se permettre de parcourir le jeu de fond en comble en une seule session. Et rassurez vous, le fait d’opter pour un des châteaux proposés n’aura aucun effet sur le déroulement des événements du jeu. On retrouvera d'ailleurs ce genre de possibilité dans d'autres jeux comme Darkwing Duck.
UN GAMEPLAY ENTIEREMENT REVU
La première chose que l’on remarque une fois un niveau sélectionné, c’est la jouabilité. Elle a été revue et améliorée (Ouf !). Une bonne nouvelle qui pourra rassurer bien des joueurs déçus (et frustrés) par le premier épisode. Ainsi, les déplacements du personnage sont beaucoup plus fluides qu’avant, les sauts et les attaques plus dynamiques et précis, mais on remarque également la correction de certains problèmes de collisions avec les ennemis, qui participaient à ruiner le plaisir de jeu sur la précédente cartouche. Cette fois, si les ennemis ne vous touchent pas, ils ne vous feront rien. Beau travail, même si indispensable, de la part des développeurs. Sinon, le principe est toujours le même : on contrôle l'ami Chris qui va devoir se frayer un chemin dans les différents niveaux à l'aide de son fouet, dont l'attaque peut être améliorée jusqu'à lancer des boules de feu. Il pourra également changer d'arme, envoyant de l'eau bénite ou des haches dont le comportement physique sera différent (les haches permettent pas exemple d'abattre un ennemi en l'air). Et ces armes seront un bien maigre remède face à tous les ennemis rencontrés ! Petite astuce : pour ne pas vous faire ''bêtement'' empaler par ces rangés de pics qui s'abattent sur vous alors que vous galérez à descendre le long d'une corde à la vitesse d'un escargot asthmatique, appuyez simplement sur la touche de saut (A) et bas. Et là, notre petit Chris va descendre rapidement le long de la corde !
Mais certains détails sont encore à déplorer, bien qu’ils n’aient pas un impact considérable dans votre progression, comme le fait que les ennemis réapparaissent toujours en boucle dans le même endroit lorsque vous y revenez, cela même si vous les avez déjà tués. Parce que, oui, parfois, revenir en arrière présente un intérêt pour récupérer certains objets d'abord inaccessibles (genre, des cœurs et armes). Et là, bim (ou bam, faut que je vérifie), vous l'avez compris, vous vous retrouvez face aux mêmes ennemis que lors de votre précédent passage. Pas très fair-play !
Passons maintenant à un sujet un peu plus délicat, la difficulté. Dans le premier épisode, je peux vous assurer que n’importe qui démarrant sa première partie aura le plus grand mal à finir le premier niveau. Un constat (on va finir par le com-com-comprendre) qui en a laissé plus d'un sur le carreau (d’arbalète, probablement). Konami a donc revu la difficulté du jeu à la baisse. Enfin, ne vous attendez pas non plus à le finir tranquillement, hein. ''Il faut garder les bases de la série'' qu'on a dit, et Castlevania reste connu pour sa difficulté. Le jeu est donc encore ardu mais avouons bien que maintenant, avec une bonne jouabilité, ça passe beaucoup mieux.
Graphiquement, le jeu a également été amélioré. Le premier épisode, pionnier, était en effet très vide et n’exploitait absolument pas les capacités de la console de Nintendo. Et dans une certaine mesure, cela reste pardonnable. Mais deux ans après, sa suite profite d’améliorations considérables. Ainsi, les personnages sont plutôt bien modélisés, les environnements sont plus vastes, plus riches grâce à l’ajout de magnifiques arrière-plans (sans scrolling différentiel, faut pas exagérer, mais c'est déjà cool). On peut par exemple apercevoir un orage par les fenêtres du deuxième château, ce qui donne bien évidemment un effet sinistre bienvenu. Nous sont ainsi proposés plusieurs environnements : vieux château en ruines (Cloud Castle), temple grec (enfin, le Cristal Castle), pyramide égyptienne (Rock Castle), un temple (Plant Castle) que ne renierait pas Indiana Jones dans Le Temple Maudis (j'aime pas ce film ^^), sombre château transylvanien avec sa chapelle et sa porte des enfers (et également quelques éléments pompés aux Chevaliers du Zodiac, va savoir...), on se croirait dans Dragon's Lair ! Et vous avez bien compté, il y a bien 5 niveaux. Une fois les 4 premiers achevés, le château de Dracula se révèle, immense. Et dur, mais dur...Mais quelle beauté !
Coté Bande son, on a droit à une musique pour chaque niveau, ce qui en fait...oui allez y...5, bravo ! Bon, en réalité un peu plus, le dernier niveau étant scindé en deux parties chacune profitant de sa musique, de même que les boss. Au total, une OST de pas moins de 24 airs ! Fidèles à la réputation de la série, elles sont de bonne qualité et reflètent parfaitement l’ambiance unique à chaque niveau, à chaque situation.
Pour finir nous allons aborder le sujet de la durée de vie, qui avait donné une sensation de bâclé sur le premier opus. Elle a été revue à la hausse, mais ne vous attendez pas à une longue aventure (il n'y a quand même que 5 niveaux, même s'ils sont longs et ont chacun leur musique). Avec la longueur du dernier donjon, admettons que le jeu propose 6 niveaux (soit moitié plus que le précédent opus). Et puis, bon, tuer la Mort, tout ça, ça devient surfait, mais reste toujours fort agréable. Et la difficulté aidant (façon de parler), vous ne le finirez de toute façon pas d'une traite le jour de l'achat.
Conclusion :
Graphismes 9/10 |
Gameplay 7/10 |
Durée de vie 7/10 |
Son 8/10 |
Scénario/Ambiance 9/10 |
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Note générale : 8/10
Cette suite était très attendue, et fort heureusement Konami a appris de ses erreurs (ou tout simplement à coder sur GB) et a réussi à gommer tout les erreurs de son premier jeu pour réconcilier des joueurs fortement divisés par celui-ci. Dans ce test, Belmont’s Revenge a grandement souffert (ou bénéficié, en l’occurrence) d’une comparaison avec le premier opus, mais il le fallait bien pour comprendre l’intérêt qu'il représente. Et fort heureusement, le résultat ne déçoit aucunement, les développeurs ont grandement réussi leur pari ; le jeu a été amélioré, corrigé, affiné dans tout les domaines, pour le plus grand bonheur des papilles gustatives de nos assoiffés. Alors oui, vous avez le feu vert pour succomber et vous lancer dans cette aventure palpitante, que vous soyez fan de la série ou bien juste curieux. Belmont’s Revenge ne vous décevra pas.
...et puis zut, je craque :
Sto(c)ker un cerf, c'est du Bram(e) à volonté !