Année : 1993
Editeur/Développeur : Nintendo
Genre : Action RPG
Plateforme : GB
Speedrun : https://www.youtube.com/watch?v=yxK5fws_dng (100%)
https://www.youtube.com/watch?v=nUff8autYR8 (Glitch)
Auteur : Flappy
Ce rê-veuuuuh vert
(Note avant tout : les images sont légèrement rognées par Overblog quand il y en a plus d'une. Il suffit de cliquer dessus pour les avoir en entier)
Ceci est le centième test (hors-séries mis de côté) de ce site. Le 100ème. C'est fou...
Et pour ce test, lumière sur un jeu très connu et en même temps, à part dans sa propre saga.
Mais avant ça, un petit point histoire. Et histoire des jeux vidéo, tant qu'à faire, et chez Nintendo, pour être plus précis. Et sur moi, Flappy, drôle de type taupe tip top pas tapageur peu typique. Imaginez, les années 90. Internet n'est encore qu'un dispositif expérimental, aussi il n'est pas si évident d'avoir des informations sur les jeux vidéo, surtout quand l'argent de poche (et la flemme de lire) ne permet pas de se renseigner dans les magasines. Le petit Flappy est fasciné par les jeux vidéo, et après un long travail d'usure, finit par obtenir son Graal (tout sacré qu'il soit, ni rouge, ni bleu - de toute façon, sa couleur préférée à l'époque est plutôt le vert [ça tombe bien pour la GB], donc le risque de tomber du pont de la mort n'est pas si élevé) en ce Noël 1994 : sa première console, une Game Boy (classique, grise avec boutons bordeaux et 4 piles pour jouer...des heures et des heures !). Première console, mais aussi première et seule Nintendo en attendant la Game Cube en 2002 (!), et donc seul accès à la culture Nintendo pendant près de 10 ans.
Là, il faut bien se rendre compte que, du coup, pour le petit Flappy, le monde de Mario, c'est Sarasaland, avec un extraterrestre en vaisseau à la fin et la princesse Daisy à sauver, ou à la limite au pays de Mario (ben oui, Mario Land) avec son anti-héros Wario comme adversaire (Wario qui deviendra jouable par la suite). Ici, point de tortue à pics crachant du feu, ni de princesse Peach et encore moins de royaume Champignon (ou alors, pour grandir, mais pas plus). Yoshi apparaît tout au plus dans des jeux de puzzle, Luigi est inconnu au bataillon. Et Kirby, pendant longtemps, sera pour lui blanc et incapable de chopper des pouvoirs (oui, il n'a découvert Kirby's Dream Land 2 que longtemps après).
Et Zelda dans tout ça ? Bon déjà, ce jeu fut une surprise, probablement reçue au Noël 1995 ou 1996 pour alimenter mon insatiable Game Boy. Un nom que je (oui, assez de la troisième personne, je passe au je pour parler jeu) confondais avec Xena (la guerrière), série probablement ridiculement passée, dépassée et trépassée si jamais j'en regardais un épisode aujourd'hui. Ensuite, toujours par flemme, je n'ai pas lu la notice à l'époque, et quand au titre...ben je ne comprenais pas l'anglais. Et quand bien même, le réveil du lien, ça n'aurait pas aidé. Donc en toute logique, j'ai incarné Zelda. Enfin Voyou...enfin...j'y reviendrai.
Il faut bien voir que dans cet opus de Zelda, il n'y a :
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Pas Hyrule, mais l'île Cocolint,
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Pas Ganon ni Ganondorf (de toute façon, celui là apparaîtra dans l'épisode suivant), mais...et bien, il n'est pas évident de donner un équivalent...alors disons simplement le Poisson Rêve,
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Pas la Triforce (ou le Force 3, le 3 Forces, bref comme vous voulez selon votre niveau de folie masochiste à insister à regarder le dessin animé, que je n'ai de toute façon jamais vu à la télé enfant), mais des instruments de musique (va pour cette équivalence),
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enfin...il n'y a PAS ZELDA ! (sauf si, comme la plupart des joueurs dont moi, vous avez en toute logique appelé Voyou Zelda...euh Link...enfin Zelda...bref vous avez compris ou allez comprendre).
Par contre, on trouve des Goombas, Yoshi ou Kirby. Et un Chomp qui s'appelle Toutou...
Bref, encore un jeu qui, pour un quatrième opus d'une saga, ne permet pas du tout de prendre conscience d'un quelconque univers étendu.
Mais donc, qu'est ce que ça raconte ? Tout commence à l'occasion d'une fort belle cinématique (pour de la GB) et sur une petite embarcation (on apprendra dans le livret que Link est en route pour Hyrule), alors que la mer est à perte de vue, un tempête éclate et la foudre frappe le mat du frêle esquif. Link est alors recueilli sur la plage par une énigmatique jeune fille. Elle regarde en l'air, la caméra monte le long d'une montagne, apparaît un œuf géant au sommet de celle-ci, un bruit d'épée, le titre apparaît, la musique s'enclenche...le jeu va commencer, je suis déjà conquis !
Oui, je sais, il y a eu beaucoup d'images d'après ce passage, avant dans le texte. M'en fou, je fais ce que je veux : c'est mon test !
L'histoire, comme pour tout Zelda, se résume en quelques lignes. Ah, et, malgré les 26 ans d'âge de l'engin, je précise : DEBUT DE ZONE DE DIVULGACHAGE (SPOIL SI VOUS PREFEREZ) !
Car oui, même si ici, point de Zelda ni de Ganon, il se passe quand même une sympathique petite aventure. Link, donc, se réveille (ah!) dans un lit, chez Marine (la jeune femme énigmatique) et son père Tarkin (il ressemble à Mario), au village des mouettes. Selon eux, aucune autre terre que l'île Cocolint n'existe au monde. Récupérant son bouclier, Link file vers la plage la plus proche où il récupère son épée. Il rencontre alors un hibou, qui de ses sibyllines paroles lui apprend que pour rentrer chez lui, il devra réveiller le Poisson Rêve, le gardien de l'île. Celui-ci est endormi dans un œuf géant, l'Oeuf sacré, celui qu'on voit dans l'intro du jeu, au sommet de la montagne au Nord de l'île. Pour le réveiller, il faudra jouer la ballade du Poisson Rêve, apprise auprès de Marine, avec les 8 instruments des sirènes (violon, conque, cloche, etc.), instruments qui seront récupérés...allez devinez...non, pas dans son c...oui, voilà, on est dans un Zelda : dans des donjons ! Au fur et à mesure de l'aventure, on apprendra que l'île est en fait une création d'un rêve du grand Poisson (qui, soyons honnêtes, ressemble surtout à une baleine volante), et que le réveiller fera disparaître l'île et permettra à Link de rentrer chez lui. Une fois les instruments récupérés, Link joue devant l'Oeuf (oui, il joue de 8 instruments en même temps), qui éclot. A l'intérieur, il aura à combattre Maléficio – qui, du coup, fait office de vrai méchant, et non pas le Poisson Rêve comme je le suggérais précédemment, mais que voulez-vous, ici, c'est la zone divulgachage – ennemi responsable du sommeil du Poisson. Il prend la forme d'une ombre représentant les cauchemars de son adversaire, avec en plus des formes Ganon et Agahnim, cauchemars probables d'un Link...pour qui aurait joué aux jeux précédents. Maléficio vaincu, Link joue à nouveau la ballade du Poisson Rève. Alors qu'il se réveille (ahah!), on apprend que le hibou est une partie de l'esprit du Poisson. L'île et ses habitants disparaissent, Link se réveille (ahahah!) perdu au milieu des mers, le Poisson Rêve volant dans les cieux. Le jeu est fini. Je pleure ses personnages qui n'existeront plus...Snif.
FIN DE ZONE DE DIVULGACHAGE (SPOIL SI VOUS PREFEREZ) !
A la fin du jeu, vous aurez même une version orchestrale...façon GB !
Toute simple que soit l'histoire du jeu, elle m'a à l'époque beaucoup touché. Les personnages sont très attachant, mignons comme tout, et le jeu est accompagné de divers thèmes musicaux particulièrement réussis (mention spéciale pour la musique du village des animaux, qui me fait encore sourire aujourd'hui, et la ballade du Poisson Rêve qui me file toujours des frissons). En avance sur son temps, le jeu propose même une aide via les cabines téléphoniques de Pépé le Ramollo !
Attendez de voir des lapins danser et vous comprendrez !
Pépé le Ramollo, bien plus présent au téléphone que chez lui (sinon, il y a Mémé qui passe le balai dans le jardin)
Zelda oblige, le gameplay du jeu est basé sur des déplacements en 2D sur une carte en écrans (lorsqu'un atteint un bord, on passe à l'écran suivant, et ce dans les 4 directions, sauf dans quelques rares écrans en 2D de profil, façon Mario, et où il faut sauter sur des Goomba), avec des objets récupérés au fil de l'aventure. A équiper sur les boutons A et B de la GB, on commence par le bouclier et l'épée. Par la suite viendront s'ajouter des classiques comme le grappin, l'arc ou le bracelet de force, et d'autres plus originaux comme les bottes de Pégase qui permettent de courir, ou la plume qui permet de sauter. A noter que certains objets, la pelle (qui permet de...creuser!) et l'arc, doivent être achetés à la boutique du village des mouettes. La pelle, encore, ça va, elle coûte 200 rubis, mais l'arc, c'est 980 rubis ! Ah, oui, parce que je ne vous ai pas dis, mais dans ce Zelda là, le rubis est unique : vert, et valant 1... ! Mais il est possible de duper le marchant, en lui tournant autour avec l'objet à acheter, pour quitter la boutique dans son dos sans payer...enfin, si ça aide pour récupérer l'arc, sachez qu'à partir de ce moment, vous ne serez plus appelé Link (ou Zelda, ou Trucmuche le Grand), mais...Voyou. Et par tout le monde dans le jeu ! Et en plus, il s'avère que le vendeur est le personnage le plus puissant du jeu. Quand vous retournez dans sa boutique après votre larcin, il vous y attend et vous...je ne trouve pas vraiment d'autres mots : il vous explose la face d'une attaque laser qui vous éliminera, quelque soit votre nombre de cœurs (ce qui n'est pas très grave, car cela ne fait pas perdre l'objet ainsi récupéré...mais pas votre nouveau nom non plus!). Ces cœurs, d'ailleurs, augmentent en nombre à chaque donjon ou à la récupération de quarts de cœur, comme dans quasiment tous les jeux de la saga. A noter que la pelle permet d'en récupérer en creusant au bon endroit. En parlant de ça, vous pourrez aussi trouver des coquillages dans le sol, des coffres ou ailleurs, qui lorsqu'ils sont tous récupérés permettent de transformer votre épée en épée laser (quand tous les cœurs du personnage sont pleins, l'épée tire des lasers quand vous attaquez avec).
Oh, et, tant que j'y pense, si vous équipez l'arc et les bombes en même temps, et que vous appuyez sur A et B en même temps, vous lancerez une flèche explosive. Je n'ai jamais su si c'était volontaire, ou un bug bien pratique pour le joueur !
Au fil de l'aventure, une quête annexe (mais obligatoire) prendra la forme d'une chaîne d'échanges d'objets, de personnages en personnages, pouvant parfois débloquer des passages dans le jeu, et offrant quelques lignes de dialogue (enfin, monologue, Voyou ne parle pas) supplémentaires.
T'aimes la pêche ? Les tanuki (appelés ici raton-laveur) qui on peur de la poudre ? Les sorcières qui en fabriquent ? Les fées ? Bienvenue à Cocolint !
Vous l'aurez compris, tout me plaît dans ce jeu : son histoire, bien développée pour un jeu GB et cohérent avec la saga qui commençait vraiment à se mettre en place. Le jeu se permet en plus quelques traits d'humour, d'autodérision, voir de sarcasme dans les dialogues ou les textes rencontrés ; son gameplay, efficace et bien pensé, dans la droite lignée du jeu précédent, A Link to the Past sur Super Nintendo ; ses graphismes, eux aussi très influencés par l'épisode précédent, sont très beaux, et se permettent des clins d'oeil à l'univers de Nintendo ; sa durée de vie, qu'il m'est très difficile d'estimer car il m'avait fallu des mois pour le finir à l'époque, est très honnête, aidée par une fonction de sauvegarde pas si courante encore à l'époque. Allez, disons 10 à 20h sans tricher et pour bien finir le jeu ; ses musiques et bruitages, enfin, qui, malgré un éternel « t'as vu tu vas mourir » quand Voyou se retrouve à court de cœur, propose certaines des meilleures mélodie de la GB, et même de l'histoire du jeu vidéo (oui, je le dis), qui ne demanderaient qu'à être refaites avec des moyens actuels.
Des soleils de Kirby, un hibou brésilien amateur de capoeira, une épée sur la plage...l'aventure commence !
Le premier donjon. On y apprend à sauter les pics (mais pas les verrous), avant de défoncer de la grosse chenille. Et de récupérer un violon. Si VOYOU est débutant, tu m'étonnes que ça réveille le Poisson-rêve...!
Et visiblement, je ne suis pas le seul à le penser. Quelques années plus tard, en 1998, le jeu est réédité pour aider au lancement de la GBC, avec un petit suffixe DX. Rétrocompatible GB (une cartouche noire qui marche sur les vieilles GB et GB Pocket), le jeu propose un donjon supplémentaire basé sur les couleurs et quelques bricoles supplémentaires (honte sur moi, je n'ai jamais pris le temps de le faire dans cette version). Quelques scènes cinématiques (des plans presque fixes, ne vous emballez pas) sont également ajoutés. On retrouve aussi Marine dans Hyrule Warriors (Wii U, Switch), où une de ses attaques invoque le Poisson Rêve.
Deuxième ennemi le plus puissant du jeu, que dis-je, de la saga : les poules ! Une armée invinsible !
Coquillage pour jouer à Star Wars, quart de coeur...pour en gagner, gland...de résistance, triangle de puissance (mais aucun rapport avec la triforce on a dit !).
Mais surtout, surtout ! Cette année (2019), en septembre, une revisite du jeu va sortir sur Switch. Et je peux vous dire que je l'attends avec grande impatience !
Bref, tout ça pour dire, les plus, les moins, ici, n'ont pas lieu d'être. En plus je vous mettrais tout, et pour les moins, je n'ai aucune envie d'en trouver. Ce jeu est pour moi un parfait souvenir d'enfance, une madeleine de Proust absolue, un des jeux qui restera un des meilleurs de mon Histoire. Et Nintendo fait fort, car mon premier opus 3D, The Wind Waker, était un de mes jeux préférés avant d'être détrôné par...Breath of the Wild. Je suis amoureux de cette saga...au point d'avoir une partie d'Ocarina of Time en cours sur N64, que je n'avais pas fait à l'époque, grâce à la console de Mme Flappy !
Ainsi :
Voyou/10
10/10
Chef d'oeuvre/10